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Le stage en corps de troupe

               De janvier à mars 2023, le bataillon a quitté les murs de la Spéciale pour deux mois de stage au cœur de la vie en corps de troupe, afin d’expérimenter et de discerner sa vocation d'Officier. L'objectif fut triple : vivre la réalité de la vie en corps de troupe, être mis en situation de commandement en qualité de sergent et s'imprégner de l'esprit de corps soudant les soldats et cadres côtoyés. Il nous tardait de goûter enfin la réalité de notre engagement…

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      Tandis que certains bénéficièrent de l’outre-mer, d'autres eurent l'opportunité d'expérimenter les régiments de l'Est de la France. J'eus pour ma part la joie de rejoindre une unité d'infanterie mécanisée, le 16e BCP (Bataillon de Chasseurs à Pied) à Bitche. Mon stage, riche en diversité d’expériences, s'est phasé en trois temps majeurs : FTS (Formation Technique de Spécialité) infanterie, compagnie de combat et enfin SGTIA au CENTAC.

 

          La FTS fut donc mon premier contact avec la réalité de la jeunesse s'engageant au service de la Patrie. Issus de la rue comme de la Polynésie, les milieux sociaux et culturels sont très variés : sans diplôme à BAC+2. Souvent bien loin des idéaux saint-cyriens, l’objectif était alors de leur faire percevoir le sens de leur engagement. Après avoir été CDG adjoint, je devins rapidement CDG titulaire. Au quartier comme sur le terrain, je menais aussi bien des instructions tactiques, des séances de MOAL, de sport ou bien des missions d’infanterie lors des terrains en section. J’eus également l’opportunité d’être sergent de jour. Ces tâches requièrent, davantage qu’à Coët, de disponibilité et d’attention permanente pour vérifier les effectifs, contrôler le matériel, anticiper chaque horaire, déceler un mauvais comportement, un manque de rigueur, une altercation, un blessé… afin de prendre immédiatement les mesures cohérentes.

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            La découverte de la compagnie de combat fut ensuite une véritable occasion de vivre le quotidien d’un fantassin. Le rythme d’une journée était par exemple : rassemblement compagnie, sport 2h, instruction tactique 2h, déjeuner, instruction MOAL Minimi 3h, sport 1h, rassemblement section, dîner, révisions et éventuellement moment cohésion. L’état d’esprit est bien évidemment différent des classes : une proximité plus importante des cadres avec les MDR, une ambiance davantage tournée vers la préparation opérationnelle et physique, un véritable esprit section entretenu par les cadres et anciens. Chaque sergent est également responsable d’un magasin : Félin, optique, transmission, armurerie… J’ai notamment pu être formé HK, Minimi, modules C et D Glock… J’eus aussi l’opportunité de travailler avec le matériel Félin et le VBCI. Son blindage est un atout majeur pour débarquer directement sur l’objectif et son canon de 25 mm délivre une puissance de feu inégalable.

               

 

 

 

 

 

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                Enfin, le départ au CENTAC fut l’apothéose de mon stage, me permettant d’appliquer les différentes missions section d’un SGTIA. Malgré l’évaluation de la compagnie, il me fut confié les rôles de CDG adjoint et chef d’équipe TP (Tireurs de Précision). Ma mission fut donc d’éclairer en toute discrétion la progression de la section. Le but étant de reconnaître des zones sûres de démotorisation, de renseigner au maximum sur l’ennemi afin de détruire leurs chefs et radios et procéder à des tirs artillerie. Le CENTAC fut aussi l’occasion de prendre de la hauteur sur la tactique générale interarmes : RIA, OI CDU, Rehearsal…

 

           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

               Humilité et écoute furent bien sûr de rigueur pour s’insérer dans un encadrement expérimenté. L’accueil fut par ailleurs très bienveillant. Je pus également goûter l’histoire, les traditions et l’esprit Chasseur en étant initié au refrain du jour, à la Sidi-Brahim, la salle d’honneur…

            À travers des mises en situation variées, j’ai ainsi pu expérimenter concrètement l’exercice du commandement. Avant même de vouloir commander ses hommes, il faut être exemplaire, vivre avec eux, forger une cohésion afin que le chef fasse « de son objectif un idéal pour ses subordonnés » (Mal. Foch). Connaître leurs capacités permet de les responsabiliser ; identifier leurs faiblesses implique de les faire progresser individuellement. Le rôle du chef est également de savoir discerner, anticiper et choisir. Il donne ainsi ses ordres de façon sûre, ferme mais bienveillante. Pour cela, il s’appuie sur le principe de subsidiarité et d’une indispensable confiance réciproque avec ses subordonnés. Enfin, le chef doit contrôler le travail effectué en félicitant les bonnes actions et punissant les écarts.

 

             In fine, j'ai ainsi pu totalement m'immerger dans le quotidien d'un fantassin : des classes jusqu'à la manœuvre SGTIA, via la compagnie de combat. Riche de cette pluralité d'expériences vécues, des nombreux échanges, ainsi que de l'exercice du commandement, je rentre à Coët pleinement fortifié de ce plein d’action, d’énergie et de souvenirs à partager, alors qu'apparaît déjà le long tunnel de la DGER...

Une première expérience inoubliable de l’exercice du commandement

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Photo 1 Source CPL QUEMENER.jpg
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Photo 4 Source EOA PASTEAU.jpg
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