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BPM et BAM

            Le Brevet de Parachutisme Militaire (BPM) et le Brevet d'Alpinisme Militaire (BAM) constituent le point d'orgue de tout Saint-Cyrien débutant sa deuxième année à l’ESM (École spéciale militaire). Selon nos aptitudes et nos aspirations, nous rejoignons respectivement Pau ou Modane durant deux semaines, afin de découvrir ces savoir-faire ainsi que renforcer nos liens avec nos camarades de promotion.

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Le BPM : « Le para ne va pas au ciel, il y retourne »

 

Le sens des troupes aéroportées

 

           C’est le cœur et l’esprit remplis des exploits de ces hommes descendant des cieux, que cent-vingt Saint-cyriens du deuxième bataillon de l’Ecole spéciale militaire se sont dirigés vers Pau, ce dimanche 27 août 2023, pour rejoindre l’ETAP (l’Ecole des troupes aéroportés).

              Durant deux semaines, ces derniers se sont confrontés à l’un des vecteurs les plus emblématiques de l’armée française, à savoir le déploiement par les airs à l’aide de parachutes. Permettant d’effectuer des manœuvres rapides et audacieuses, ce mode d’action offre au commandement la possibilité de surprendre l’adversaire en s’immisçant sur son territoire par le milieu le moins attendu. Ces deux semaines, nous permirent donc de nous plonger dans cet univers opérationnel du parachutiste, fidèle à la devise de l’ETAP : « par le ciel, pour servir ! ».

 

 

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Instruction au sol

 

            Dans cette optique, et avant d’effectuer le grand saut, les élève-officiers ont dans un premier temps dû démontrer leur aptitude à être parachutés lors des tests TAP (troupes aéroportées) puis s’exercer au sol.

En effet, durant une semaine, une formation à la fois théorique et pratique leur a été dispensée par des moniteurs parachutistes, ceux-ci étant les garants du bon apprentissage de l’ensemble des connaissances concernant ce domaine. Au cours de ces quelques jours, les stagiaires ont ainsi pu se familiariser avec l’équipement du parachutiste (l’EPC : ensemble de parachutage du combattant), la manière dont il fallait embarquer et ensuite se placer dans l’avion, les procédures à effectuer en vol et une fois au sol, ou encore le tant redouté atterrissage.

                Cette semaine de formation a été sanctionnée par une évaluation pratique sur ladite « machine à poulet », à savoir l’agrès de synthèse permettant de déterminer si les soldats ont assimilé ou non les connaissances nécessaires pour être parachutés, sans risque majeur pour eux-mêmes ou leurs camarades.

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             Cet ultime test préparatoire ayant été validé, et avant de bénéficier d’un quartier libre durant le temps du week-end, la Promotion Capitaine Goupil a profité des derniers jours de la semaine pour prendre part à différentes activités. Dans un premier temps, elle s’est saisie des dates anniversaires du 31 août et du 1er septembre pour commémorer la mémoire de la bataille de Bazeilles en organisant un « petit-déjeuner colonial », en présence du chef de corps de l’ETAP. Dans un deuxième temps, elle a profité de la présence du musée des troupes aéroportées et du bénévolat de vétérans parachutistes pour plonger dans l’histoire de ces hommes d’exception. Les visites et témoignages, entièrement effectués par de véritables parachutistes, captivèrent l’attention de tous.

 

 

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Le Grand Saut par la portière, premier d’une longue histoire pour le parachutiste

 

                Mais c’est bien au cours de cette deuxième semaine de stage que le courage du bataillon saint-cyrien allait être mis à l’épreuve. Le premier des six sauts nécessaires à l’obtention du célèbre brevet, un saut dit « en position » (c’est-à-dire en prenant le temps de se positionner à la portière avec les deux bras tendus sur l’embrasure de la porte, en attendant le signal individuel du largueur), était prévu dès le lundi matin. La préparation et le contrôle minutieux des parachutes ventraux et dorsaux ayant été faits, le rappel des consignes effectué, l’équipement endossé, les différents groupes de saut se sont alors présentés à tour de rôle pour embarquer dans l’avion mis à disposition, à savoir un CASA CN-235. Si un large panel d’émotions émanait de la promotion, anxiété, courage, appréhension, envie, l’élément commun à tous ces parachutistes en puissance était le désir de franchir cette porte coûte que coûte, comme un seul homme. Et ce fut chose faite ! Malgré les craintes et les doutes légitimes, aucun stagiaire n’enregistra de refus de saut définitif, et tous parvinrent jusqu’au sol sans quasiment avoir à signaler de problèmes majeurs.

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           Lors des jours suivants, les sauts s’enchainèrent avec la même ardeur pour ces élève-officiers, avides de renouveler sans cesse la confrontation avec cette dimension aérienne du champ de bataille. L’impatience gagnait progressivement les derniers groupes de saut qui avaient alors le loisir d’observer et d’analyser les sauts de leurs camarades depuis le tarmac, dans le vent des turbines et le relent de kérosène des avions. Chaque nouveau saut comportait un élément supplémentaire à assimiler. Si le deuxième était l’occasion de s’essayer à une sortie « au numéro » (c’est-à-dire en sautant rapidement chacun son tour, à moins d’une seconde d’intervalle), le troisième saut quant à lui constitua la première expérience d’un saut avec équipement assujetti, ici une musette de combat. Les quatrième et cinquième sauts permirent respectivement d’expérimenter le passage de la portière avec une arme puis avec une gaine, cette dernière permettant au parachutiste d’emporter avec lui davantage de matériel lors de son parachutage. Enfin, l’ultime saut, qui ne différa du cinquième que par l’altitude à laquelle celui-ci fut effectué (300m en lieu et place de la traditionnelle hauteur de 400m), permit à l’immense majorité du bataillon de recevoir le tant espéré brevet parachutiste militaire.

 

 

Remise des brevets et sincères remerciements aux moniteurs

 

             La cérémonie de remise du précieux sésame fut l’occasion de derniers échanges entre les stagiaires et leurs moniteurs sur la place d’arme de l’ETAP, avant qu’une photo officielle et le défilé de la promotion Capitaine Goupil ne vinrent conclure ce moment inoubliable.

                C’est donc grandi par cette expérience ô combien enrichissante, au travers de laquelle chaque élève-officier a su en apprendre davantage sur lui-même, que le 2ème bataillon de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr s’est dirigé vers sa précieuse lande bretonne pour poursuivre ce troisième semestre, déjà entamé de la plus belle des manières !

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Le BAM et l’esprit de cordée

 

           Alors que la plupart de nos camarades aptes sont à Pau pour toucher du doigt le monde parachutiste et décrocher leur BPM pour les courageux validant leurs six sauts, nous sommes une soixantaine à partir pour le BAM, cette aventure montagnarde.

 

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Les préparatifs

 

              Premièrement, avant de rejoindre Modane, l'équipe de moniteurs de sports à Saint-Cyr nous a concocté une préparation technique minutieuse afin d’acquérir les connaissances fondamentales requises pour le BAM : régler convenablement son baudrier, descendre en rappel en autonomie, escalader en toute sécurité, connaître les différents nœuds et leurs utilités ainsi que le vocabulaire de la montagne. Après une semaine d'entrainement, nous étions fins prêts à partir.

 

          Après un long trajet en bus de près de dix heures, nous voilà arrivés en Savoie, à Modane, au GAM (Groupement Aguerrissement Montagne). Cela n'allait pas être une mince affaire. Une pensée particulière à nos amis élève-officiers internationaux qui pour beaucoup n'avaient jamais vu la montagne, mais qui se sont battus dans cet environnement hostile.

 

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Le stage au GAM (Groupement Aguerrissement Montagne)

 

          À peine arrivés, tout s’enchaine plutôt rapidement : aménagement des chambres, perception du matériel spécifique à la montagne, explication de la lettre et l’esprit de la mission. Arrivés au chalet, nous sommes divisés en trois détachements d’une vingtaine d’élève-officiers. Le stage est quant à lui articulé autour de trois axes de travail : la marche, l’escalade dans le cadre de la via ferrata, et enfin la descente en rappel.

         Lors des marches, il faut noter que le matériel collectif doit être transporté pour assurer la sécurité du détachement. Ainsi, il faut se partager l’UT2000 (une sorte de luge permettant le transport d’un blessé), une corde et une attelle, avant le départ. Ce matériel, bien que souvent peu lourd en lui-même, s’avère être assez encombrant quand il faut le rajouter à un sac déjà bien rempli. En effet, nous avions déjà tous un matériel minimum de sécurité obligatoire : couverture de survie, gants, cagoule, affaires de rechange. Sans compter qu’il fallait au minimum 2 litres d’eau et de la nourriture pour la journée. Ainsi, chaque matin, des élève-officiers “volontaires” décidaient de porter généreusement le matériel collectif. En ce qui concerne la nourriture, nous étions pour le coup bien servi avec le fameux Mac Modane ! Un sandwich personnalisable que l’on faisait nous-mêmes le matin. Attention, gare aux lève-tard, car les ingrédients disponibles sont limités. En effet, si les premiers à se réveiller pouvaient se confectionner un Mac Modane qui ferait pâlir Ronald McDonald, d’autres au contraire, un peu plus lents au réveil, se retrouvaient avec le reste des ingrédients disponibles : souvent un sandwich à la laitue avec supplément tomate. Nous avions aussi le droit à un certain nombre de barres sucrées. Le repas était peut-être modeste, mais la beauté des montagnes qui nous entouraient compensait largement.

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             Le contexte étant donné, racontons l’histoire captivante des marches. Celles-ci étaient, il faut l’avouer, faites dans un cadre magnifique : des montagnes à n’en plus finir, un soleil resplendissant, une neige immaculée… tout simplement sublime. Néanmoins, si cela faisait frémir un élève-officier avide d’aventure pendant les premières minutes, les marches étaient longues, trop longues pour certains. Entre le soufflement de son voisin portant l’UT2000, les nombreuses glissades sur les chemins enneigés et les pauses éclairs de nos chefs de détachement, il fallait quelques fois s’abandonner au bruit des pas pour laisser le temps gentiment s’écouler.

            Heureusement, nous avons eu la chance de pouvoir faire des vias ferratas. Celles-ci étaient de vraies bouffées d’air dans nos longues journées de marche. En effet, après des heures de marche, gravir des parois rocheuses équipées de câbles et d'échelles métalliques procurait une sensation d'adrénaline et de liberté. Les vues panoramiques depuis les vias ferratas étaient à couper le souffle, et chaque élève-officier pouvait laisser son esprit s’évader en pleine ascension.

            Enfin, vint la descente en rappel. Cette activité exigeait une grande maîtrise des techniques de sécurité, ainsi que le courage de descendre le long de parois rocheuses vertigineuses. Malgré quelques petites mésaventures (petites pertes d’équilibre, de confiance ou de matériels, etc), chaque élève-officier a pu se sentir un instant tel un véritable alpiniste en repoussant ses limites et en gagnant en confiance jusqu’à descendre de plus en plus vite, même la nuit.

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Eléments marquants du brevet

 

              Les chefs de détachements ont su nous faire progresser dans chacun de ces axes et nous leurs en sommes à jamais reconnaissants.

Je me souviendrai à jamais de deux moments précis qui ont véritablement marqué notre BAM : le bivouac en altitude au niveau du refuge des Evettes et le rallye final.

            Ce bivouac, à plus de 1500m d’altitude, nous a permis de découvrir réellement ce que cela était de vivre, manger, s’organiser et enfin, dormir directement en altitude. Bien que pour beaucoup la nuit fut courte, ce fut une pause exaltante avant de rejoindre la pointe Francesetti à plus 3400 mètres d’altitude, littéralement au-dessus des nuages.

            Le rallye final : 1400m de dénivelé positif et négatif en moins de 4h aura permis à tous les élève-officiers de se dépasser. Même si certains ont eu plus de mal, nous avons tous réussi et c’est bien cela l’essentiel. Dédicace tout de même à notre chameau-coureur, l’EO Giraud, qui bat tous les records avec 2h17 au compteur.

 

            Ainsi, cette expérience au cœur des troupes de montagne avec ses traditions uniques, l’esprit qui y règne, la patience que l’on doit acquérir et enfin les nouvelles amitiés forgées, fera que le BAM restera gravé dans notre mémoire comme l'un des moments forts de notre formation militaire à Saint-Cyr. BAMistes soyez fiers !

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