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L'histoire de l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr 

« Saint-Cyr est l’École par excellence de la jeunesse, où l’on entre sans calcul d’ambition ni d’intérêt, parce qu’on a le goût de l’action et une âme prête à se dévouer à la grandeur de la Patrie. On s’y forme à ces vertus de droiture, de courage et d’honneur qui, de tout temps, furent celles de l’officier français. On prend sa place dans un milieu où la camaraderie est plus développée qu’en aucun autre et où elle fait le charme de l’existence. » (Un Grand Ancien)

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Découvrez ici l'histoire grandiose de notre Ecole, immuable, et de ses traditions qui permirent à chaque officier qui y passa de s'élever intellectuellement, physiquement et moralement. Car notre Ecole est un héritage, une dignité qui nous est léguée par le courage et la foi de nos anciens. car c'est par la tradition seule que l'espérance se transmet, et que l'homme sans la mémoire est une chimère.

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1802-1815 : Premier Empire

 

            Bonaparte fonde le 1er mai 1802 l'École Spéciale Militaire, destinée à la formation des officiers de l'armée, mais qui ne voit réellement le jour qu'en 1803 au château de Fontainebleau qu'elle partage avec la cour impériale. Les élèves sont recrutés entre 16 et 18 ans à l'issue d'un examen, pour une scolarité de deux ans. La discipline est très stricte et la vie y est dure, le programme des études est un compromis entre l'enseignement général et l'instruction militaire et physique.

 

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            L'École prend le nom d'École Spéciale Impériale Militaire en janvier 1805 ; en 1808 Napoléon installe alors l'École à Saint-Cyr, dans l'ancienne Maison Royale des Demoiselles de Madame de Maintenon. La tradition veut que l'Empereur ait souhaité éloigner de la cour impériale les turbulents officiers.


 

1815-1848 : Restauration et Monarchie de Juillet

 

            Louis XVIII dissout l'École par une ordonnance le 16 juillet 1815 mais après l'essai infructueux du Roi d'un type de formation dispensé sous l'Ancien Régime, l'École est reconstituée sur le modèle napoléonien par l'ordonnance du 27 décembre 1817 qui donnera à l'École son statut : le séjour d'une promotion est fixé à deux ans et la promotion 1818-1820 portera le N° 1.

 

            L'esprit des élèves de la Spéciale, de tendance légitimiste, montre son dévouement à la royauté lors des événements de juillet 1830, où les élèves assurent la protection de Charles X en prenant position autour du château de Versailles. Ils ne montreront qu'un ralliement progressif à la Monarchie de Juillet.

 

            La principale préoccupation du commandement et du ministère de la Guerre est de faire respecter l'ordre et de donner aux élèves le goût des études dans une période marquée de nombreux cas d'indiscipline, où se heurtent courants légitimistes, républicains et bonapartistes. C'est à cet effet que le colonel Baraguey d'Hilliers, connu dans toute l'armée pour sa dureté, est nommé à l'École en 1833. Il réprime l'agitation qui y règne lors de l'insurrection parisienne de mai 1834 avec une fermeté qui lui vaudra d'être lui-même l'objet d'une révolte au sein de l'École.

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            Le souvenir de Napoléon se fait de plus en plus marquant: pour la première fois depuis 1815, des victoires impériales sont célébrées pour les baptêmes des cours d'Austerlitz et Wagram en 1830 et 1831. Un détachement, accueille le 15 décembre 1840 aux Invalides les cendres de l'Empereur.

 

            Dans un même temps, les traditions ne cessent de s'affermir. Le terme d'Officier est pris par les Anciens qui appellent les élèves de première année les Melons. Le nom de cornichon est donné aux élèves préparant Saint-Cyr dans les lycées.

 

            Le premier janvier, anciens et recrues fraternisent à la cérémonie de l'émancipation qui peut être considérée comme étant à l'origine du baptême.


 

1848-1870 : Deuxième République-Second Empire

 

            Devant les troubles nombreux et les affrontements fréquents entre élèves de différents bords politiques, le commandement menace d'envoyer la garnison de Versailles réprimer le mouvement. Cependant le calme revient avec l'élection de de Charles Louis Napoléon Bonaparte le 10 décembre 1848 l'arrivée au pouvoir du petit neveu de soulève l'enthousiasme à la Spéciale, son souvenir étant chéri par une large majorité des élèves.

 

            Le Second Empire marque une étape importante pour l'enrichissement de la tradition Saint-Cyrienne. Ainsi le Grand Uniforme dans sa forme définitive est adopté en 1852 et le plumet rouge et blanc, en 1855.

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            Le "Père Système", garant des traditions, est identifié au "Major de queue". C'est également sous le Second Empire que se confirme la tradition de fêter "Saint Austerlitz" à chaque anniversaire de la bataille Enfin, après les examens de sortie qui ont lieu au mois d'août, les Anciens sont "Pékin de Bahut". Le mot pékin signifiant : débarrassé de... est introduit dans le vocabulaire Saint-Cyrien en 1860.


 

1871-1918 : La Revanche

 

            Le 1er septembre 1871, l'École ouvre à nouveau ses portes, l'enseignement est réformé, le nombre des élèves augmente et est fixé à 400 au sein de chaque promotion.

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            C'est à cette époque que certaines traditions sont créées : le demi-tour, le 240. D'autres changent absolument de caractère, le bahutage est autorisé, mais toute brimade est rigoureusement interdite. Le Triomphe du Tonneau disparaît pour devenir la fête traditionnelle permanente de fin d'année et dont la date est fixée à l'avance. Il se termine par le baptême de la jeune promotion.

 

            Le 3 juillet 1914, des élèves de la promotion de Montmirail (1912-1914) et De la Croix du Drapeau (1913-1914) font le serment de monter à l'assaut en Casoar et gants blancs.

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            Pendant la Grande Guerre, la scolarité à Saint-Cyr est modifiée, l'école forme deux promotions simultanément, une promotion d'élèves ayant déjà passé un certain temps sous les armes au titre de la conscription ou du service militaire, et les autres tout juste sortis de prépa. Le retour à la normal s'effectue en 1919 sous commandement intransigeant du Général Tanant.


 

1919-1939 : L'entre-deux guerres

 

            Sur les trois promotions rassemblées à la Spéciale en 1919, deux sont composées d'officiers élèves du grade de capitaine et de lieutenant dont 159 sont chevaliers de la Légion d'Honneur.

 

            L'École continue de se transformer. Entre 1920 et 1939, 9360 officiers de réserve d'infanterie y sont formés. En attendant la création de l'Ecole de l'Air, la Spéciale fournit les officiers d'aviation.


 

1940-1944 : L'École pendant la Seconde Guerre mondiale

 

            La première campagne de France s'achève par une défaite, l'École est occupée par les Allemands. Elle ouvre à nouveau ses portes le 16 décembre 1940 à Aix en Provence.

 

            À la suite de l'invasion de la zone libre par l'Armée allemande, l'École est dissoute le 27 novembre 1942, mais son esprit perdure au travers des maquis dans lesquels s'engagent, aux côtés de leurs anciens, les élèves tout juste sortis de la Spéciale.

 

            À la dissolution de la Spéciale en novembre 1942, des écoles de formation sont mises sur pied et développent un esprit semblable à celui de Saint-Cyr. L'Ecole de Cherchell en Afrique du Nord forme de novembre 1942 à mai 1945 4500 officiers ou aspirants toutes armes pour les armées de la Libération. Durant cette période, une autre école rattachée à Saint-Cyr fonctionne en Grande Bretagne, l'Ecole Militaire des Cadets de la France Libre, dissoute en juin 1944.

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            Le 24 et le 25 juillet, deux vagues de bombardiers anglais écrasent sous leurs bombes le Vieux Bahut. Les 10 et 12 août deux nouveaux bombardements stoppent une colonne de blindés ennemis et réduisent en cendres ce qui restait encore de l'École, fièrement dressé : le Musée du Souvenir.

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            Dans le bas de la cour Wagram, on avait, entre les deux guerres, élevé un monument à la mémoire des Saint-Cyriens morts pour la Patrie. Le monument portait cette inscription dédicatoire :

 

1914-1918

Ils s'instruisent pour vaincre

A la gloire des élèves de Saint-Cyr tombés au champ d'honneur

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            La plus grande partie du monument fut détruite, la partie gauche s'écroula. Des mots gravés sur le marbre ou sur la pierre, seuls quelques- uns subsistèrent. Ceux-ci :

 

Vaincre

Gloire

Saint-Cyr

Honneur


 

1945-1947 : L'École Spéciale Militaire Interarmes

 

            Au lendemain de la défaite allemande, il ne peut être question de réinstaller la Spéciale dans les bâtiments du Vieux Bahut. C'est la lande bretonne de Coëtquidan qui accueille les élèves au début de juillet 1945.

 

            Dès leur arrivée les Cyrards sont mélangés dans les sections avec leurs camarades de corps de troupe d'active ou de réserve, ayant participé pour certains aux combats de la Libération.

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            La promotion Nouveau-Bahut s'applique à relancer les traditions de l'École. Le 29 juin 1947, pour son départ, elle fêtera en une seule journée la remise des Casoars, son Baptême et son Triomphe.


 

1947-1961 : École Spéciale Militaire Interarmes

 

            Sur décision ministérielle, le 23 mai 1947, l'École prend le nom d'École Spéciale Militaire Interarmes, l'ESMIA. Cyrards et corps de troupe sont amalgamés dans un même bataillon mixte, formant une même promotion et suivant une même formation.

 

            La promotion Extrême Orient (1951-1952) est la dernière qui voit les Cyrards effectuer une période probatoire dans les régiments d'infanterie avant d'être réunis avec leurs camarades semi-directs dans le même bataillon. A la rentrée scolaire du 1er octobre 1952 l'École est restructurée de la manière suivante :

  • un bataillon d'Anciens de Saint-Cyr

  • un bataillon de jeunes de Saint-Cyr, les Bazars

  • un bataillon de Corps de Troupe

 

            Les deux bataillons de Cyrards reprennent les traditions de la Spéciale alors qu'un dernier se veut l'héritier des écoles d'armes d'avant 1940.

 

            Les trois bataillons sont juxtaposés, bénéficient des mêmes professeurs et des mêmes installations; ils suivent les mêmes cours sur le plan technique. Le bataillon de Corps de Troupe porte le nom de promotion du bataillon de Bazars.

 

            Au début de 1953 des améliorations sont apportées dans le domaine du logement. Les Bazars s'installent dans un nouveau casernement très confortable: l'ilot T.

 

            En 1956, le déroulement des fêtes traditionnelles du 25 et du Triomphe reçoit un éclat particulier et original qui s'est transmis fidèlement. Pour la première fois, la reconstitution de la bataille d'Austerlitz n'a pas lieu sur le Marchfeld mais sur un terrain situé à deux kilomètres à l'ouest de l'École, choisi pour son étrange ressemblance avec le plateau de Pratzen. Les cérémonies du Triomphe et du Baptême prennent un style nouveau et se passent de nuit dans le recueillement général.

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            À partir de l'année scolaire 1957 les promotions formant le deuxième bataillon, celle des corps de troupe, seront baptisées fin novembre au cours d'une cérémonie particulière, de façon à porter le même nom que le premier bataillon de Saint-Cyr avant le 28.


 

1961 à aujourd’hui : École Spéciale Militaire

 

            Le 13 décembre 1961, l'ESMIA est supprimée. Elle donne naissance à deux écoles distinctes: l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr et l'École Militaire Interarmes.

 

            L'ESM garde sa structure traditionnelle de deux bataillons, le premier composé des Anciens de deuxième année, et le deuxième bataillon des Saint-Cyriens de première année, les Bazars. Les deux écoles possèdent chacune leurs traditions mais célèbrent ensemble les fêtes traditionnelles de la Spéciale telles que le 2S, le Baptême et le Triomphe, cependant elles ont chacune leur nom de promotion.

 

            C'est à cette époque que, de 1962 à 1969, la nouvelle école est construite. Cet ensemble débouche sur les terrains de manœuvre qui s'étendent entre les vallées de l'Oyon et de l'Aff sur 50 Km.

 

            La réforme de 1983 change profondément la scolarité à l'ESM où les élèves de la promotion Général de Monsabert (1982-1985) effectuent pour la première fois trois ans de scolarité à Coëtquidan. Ainsi l'année 1984 ne verra pas de célébration de Triomphe. Les élèves de troisième année portent le grade de sous-lieutenant.

 

            Les premières années sont appelés embryons et doivent attendre leur deuxième année pour connaître les joies de la vie de bazar et du bahutage.

 

            En 2003 a lieu un nouveau changement dans la scolarité avec l'intégration de Bac+4 et de Bac+5 respectivement au Deuxième et au Premier Bataillon. De plus, le bahutage s'effectue dès la première année depuis le 15 L 197.

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            Telle est l'Histoire de notre École. Malgré les épreuves, en dépit des transformations, l'esprit Saint-Cyrien est resté immuable, avec la légendaire devise inscrite sur les plis de son drapeau, qui flotte toujours au-dessus des Casoars pour l'honneur et la gloire de la France.

 

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